Gent-Wevelgem : une vraie journée de Classique

Samedi 28 Mars 2015

Bien que n'ayant jamais particulièrement suivi le cyclisme, quand je pense aux Classiques, cela m'évoque les pavés bien sûr, mais aussi des conditions météo difficiles et des visages marqués par la souffrance. Aujourd'hui, j'ai eu le droit au package complet et bizarrement j'en suis plutôt satisfait, car je m'en souviendrai longtemps de mon premier 200...

En arrivant au départ ce matin, j'ai été surpris de voir autant de participants malgré le temps pourri. Le prestige de Gent-Wevelgem a sans doute motivé tout le monde à braver la pluie et les fortes rafales de vent. D'après les quelques conversations entre francophones que j'ai entendues, beaucoup participent à cette épreuve pour préparer le Tour des Flandres qui aura lieu le week-end prochain.

En regardant le parcours et d'où venait le vent, je pensais que je roulerai vent de face jusqu'au 100ème kilomètre environ. Plutôt que d'attendre que « l'orage passe » (il a plu toute la matinée d'ailleurs), je suis parti assez fort pour essayer d'atteindre une bonne moyenne dès le départ. Les trois premières heures se sont bien passées, mais j'y ai laissé pas mal d'énergie à lutter contre ce p..... de vent. J'ai quand même pu rouler par moment avec des petits groupes jusqu'au premier ravitaillement (KM40), avant de poursuivre seul ne m'étant pas arrêté. Peu avant le second ravitaillement (KM95), j'ai rejoint Richard, un cycliste écossais vivant en Suisse et parlant parfaitement le français. On ne se quittera plus jusqu'à l'arrivée à Wevelgem. Si nous n'avons pas particulièrement profiter de l'aspiration l'un de l'autre en se relayant, préférant rouler côte à côte pour discuter, je dois dire que les 8h de selle sont passées beaucoup plus vite que je ne l'imaginais en papotant. Nous avons d'ailleurs prévu de nous retrouver samedi prochain au départ du Tour des Flandres, puisqu'il revient lui aussi pour y participer.

Comme j'avais pu le lire, le parcours de ce Gent-Wevelgem n'était pas franchement excitant. Quelques belles côtes ont malgré tout permis de casser la monotonie. Parmi elles, j'ai été marqué par le Kemmelberg. Avec la pluie, la boue et 180km dans les jambes, c'est incontestablement la côte pavée (11% de moyenne et un passage à 24%) qui m'a posé le plus de problème sur ces Classiques. Ma roue arrière n'arrêtait pas de patiner (impossible donc de se mettre en danseuse au risque de patiner encore davantage) et j'ai failli glisser/tomber au moins trois fois. Mais j'ai réussi à grimper jusqu'en haut, sans mettre pied à terre. Heureusement, car ç'aurait été clairement impossible de finir la montée autrement qu'à pieds dans de telles conditions.

Mais la principale difficulté du jour aura été de lutter contre ce vent, car contrairement à ce que je pensais, le « retour » ne s'est pas fait que vent dans le dos. Le parcours étant constitué de plusieurs boucles, nous avons du régulièrement affronter de longues portions vent de face, où les fortes rafales nous ont littéralement scotchés. Quand je vois tout ce vent, je ne comprends pas qu'on ait pas encore rasé le Nord de la France pour y installer un vaste champ d'éoliennes...

Je termine donc ce Gent-Wevelgem assez fatigué, musculairement notamment, mais très satisfait d'avoir franchi pour la première fois la barre des 200km. Nous avons même fait pas mal de kilomètres en plus car un fléchage franchement bâclé des organisateurs, pourtant irréprochables jusqu'à aujourd'hui, nous aura fait prendre une mauvaise direction à 4 reprises. Sous la ligne d'arrivée, le compteur affiche 237km, 19 de plus que les 218 prévus... Merci Proximus !

J'espère maintenant qu'une bonne nuit de sommeil (raccourcie d'une heure) me remettra d'aplomb car la journée de demain s'annonce particulièrement difficile avec un parcours très exigeant et des conditions météo dantesques...

À suivre...

PS : J'allais oublier de vous parler de ma gamelle au premier ravitaillement. Ma première chute sur ces Classiques aura donc eu lieu à l'arrêt, en essayant de repartir sur des pavés en mauvais état. Une bonne rafale de vent et je me retrouve par terre, le genou légèrement amoché. Mais rien de grave :-)

PS2 : Mention spéciale au conducteur de l'équipe Etixx (dont les coureurs participeront demain à Gent-Wevelgem) qui a tenté de faire passer sa camionnette (minimum 3,50m de haut) sous un pont limité à 2,70m de hauteur. On avait déjà vu un bus bloqué sous l'arche d'arrivée au Tour de France il y a quelques années, mais là, il fallait être complètement rond comme une queue de pelle (à 8h30 du matin!) pour se planter autant...

PS3 : Que les oreilles sensibles se rassurent. Pour avoir vu de très près (moins de 10m) un paquet d'éoliennes en marche, ça ne fait pas le moindre bruit !

PS4 : Il m'a fallu plus d'une heure pour nettoyer le tas de boue qui me servait de vélo. Je n'avais jamais vu ça. Et dire qu'il sera de nouveau dans le même état peu après 9h demain...

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