6 jours de Vars - étape 2 : Sainte-Anne-la-Condamine, Fouillouse et Maljasset

Lundi 04 Juillet 2016

Une simple formalité ? Pour ceux qui pensaient que la journée d’aujourd’hui serait l’occasion de souffler, le réveil a dû être brutal. Avec plus de 2500m de dénivelé, des pourcentages à deux chiffres et une montée de Vars sous le cagnard, les organismes ont encore été mis à rude épreuve ce lundi.

Après la traditionnelle photo de groupe ce matin, devant l’Office du Tourisme aux Claux, nous avons pris la direction du col de Vars avec François. 4,6 km à 6%, à froid, la mise en route a été difficile, surtout que le jeune belge a l’air en forme ce matin… Avant de basculer, on enfile les coupe-vents et nous prenons la direction la vallée de l’Ubaye, théâtre de cette 2ème étape. Dans la descente, j’essaye de tourner les jambes pour m’échauffer, mais le réglage freestyle de mon dérailleur arrière me prive des trois plus petits pignons. Je pédale dans le vide dès que la vitesse dépasse les 45km/h… L’échauffement attendra.

Au KM19, j’arrive (froid) au pied de la côte de Tournoux, 4,6 à 5,7%. Les premiers hectomètres sont compliqués. Je me fais violence pour rester dans la roue de François, mais ce n’est pas encore ça. Je suis comme un vieux diesel, il faut me laisser le temps de monter en température. Après 2km d’ascension, au village, François préfère mettre pied à terre, car la route au dessus est en très mauvais état. Je décide quand même de continuer jusqu’au bout du chemin, en mode gravel. 2,5km plus loin, j’atteins la barrière et fais demi-tour pour retrouver mon compagnon de route au village. C’est bon, je suis chaud, passons aux choses sérieuses.

Après une courte descente et quelques kilomètres de faux-plat descendant, nous attaquons l’un des gros morceaux de la journée : la montée de Sainte-Anne-la-Condamine (6,4km à 9%). Dès le départ, la rampe est raide mais les jambes répondent présentes. Le capteur de puissance dépasse les 300w sans que le cardio ne s’affole. À plusieurs reprises, la pente dépasse les 10%, mais l’allure ne faiblit pas. Le dernier kilomètre donne même lieu à une légère accélération, à plus de 330w de moyenne. Rude !

Le parcours nous ramène ensuite vers Saint-Paul-sur-Ubaye, où nous tournons à droite en direction de Fouillouse et Maljasset. Après 10km de pente douce, la route s’élève et le rythme s’accélère. Un troisième cyclo nous accompagne. Une belle partie de manivelle s’installe entre nous trois. À 2km du sommet, le troisième homme prend les devants et relance l’allure. François décroche légèrement. J’hésite à ralentir pour tenter de le ramener, mais le fuyard risque de se faire la malle. Je décide de le suivre. Il respire de plus en plus fort mais ne lâche rien. Moi non plus. Je mets le cerveau en mode "veille" et m’accroche comme je peux. J’atteins le bout du chemin en 23’50, synonyme de KOM, mon premier en haute montagne !

Une photo publiée par @ledossardrouge le 4 Juil. 2016 à 4h14 PDT

Après cette grosse débauche d’énergie, la côte de Maljasset est l’occasion de "récupérer" un peu. Je m’efforce de mouliner, manger, m’hydrater, bref, je suis déjà tourné vers la suite de la semaine. Un court arrêt au ravitaillement et je repars vers Saint-Paul pour me lancer dans l’ascension finale du col de Vars. Là encore, inutile d’en rajouter, le chemin qui mène au col de la Cayolle, vendredi, est encore long. Je me surprends pourtant à battre de près de deux minutes mon chrono de l’an passé, sans forcer. De bon augure pour la suite.

Cette deuxième étape est bouclée en 4h15, de quoi bien profiter de l’après-midi pour récupérer en vue de la journée épique qui nous attend demain.

À suivre…

RÉSULTATS DES ASCENSIONS (AVEC STRAVA)
Vars (depuis les Claux) : 15,8 km/h – 482ème / 4470 (10%)
Saint-Anne-la-Condamine : 12,8 km/h – 32ème / 494 (6%)
Fouillouse : 15,9 km/h – 1ème / 71 KOM
Maljasset : 21,1 km/h – 3ème / 214 (1%)
Vars (depuis St-Paul-sur-Ubaye) : 11,9 km/h – 552ème / 2553 (21%)

LA QUESTION DU JOUR // Quelle est ta dépense énergétique moyenne sur une étape ?
En montagne, elle varie entre 700 kcal et 800 kcal par heure, selon le niveau d’intensité (mesuré à partir de la puissance moyenne). Hier, lors de la première étape, j’ai par exemple brûlé 4400 kcal en 5h48. Si cette valeur peut paraître peu élevée, par rapport à une sortie « classique » en Vallée de Chevreuse (autour de 900kcal/h), cela s’explique par les longues descentes où nous tournons à peine les jambes. Moins de watts = moins de calories dépensées.

DEMAIN : ÉTAPE 3 // MOISSIÈRE, NOYER ET MANSE (207 KM / 4468 D+)
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Plus de deux-cents kilomètres, 4500 mètres de dénivelé positif, une ribambelle de cols, la journée de demain s’annonce dantesque. Si la plupart des participants partiront d’Embrun, nous avons décidé avec Romain de nous rendre au départ en vélo, ajoutant 70km et le col de Vars au parcours officiel. Quand on aime, on ne compte pas ! Pour cette 3ème étape inédite sur les 6 jours de Vars, nous partirons à la découverte de trois cols du Champsaur et du Gapençais, théâtre du dernier Critérium du Dauphiné. Moissière, Noyer, Manse, même si l’altitude moyenne de ces trois cols n’est pas très élevée, leur enchaînement risque d’en surprendre plus d’un, sans oublier que nous devrons ensuite remonter jusqu’aux Claux avec déjà plus de sept heures d’effort dans les jambes… Après deux premières étapes de « mise en jambe », nous entrons dans le vif du sujet !

--- Côtes et cols ---
Puy-Sanières, 1175m (2ème cat.) : 5,2km à 6,3%
Moissière, 1533m (1ère cat.) : 11km à 6%
Noyer, 1522m (2ème cat.) : 6km à 8,3%
Manse, 1273m (3ème cat.) : 4,9km à 4,2%
Les Cellettes, 1004m (4ème cat.) : 2,8km à 5,2%
Prunières, 1029m (4ème cat.) : 2,9km à 5,5%
Pra Roumiou, 1159m (2ème cat.) : 5,5km à 7,1%
Vars les Claux, 1891m (1ère cat.) : 14,5km à 5,7%

2 commentaires

Fred - Mardi 05 Juillet 2016 à 17:17

Bravo pour ton premier "vrai" KOM ! Tu es de plus en plus à l'aise en montagne apparemment.

Aurélien - Mercredi 06 Juillet 2016 à 06:16

Merci ! Je progresse, doucement mais sûrement. J'ai encore quelques kilos à perdre, mais si je parviens au poids que je vise et que je conserve la même puissance (je dois avoir une une marge de progression si je fais un peu de spécifique), ça devrait me permettre de suivre en cyclosport.

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