Le vélo, une histoire d’amitiés

Lundi 13 Juin 2016

On dit du vélo que c’est un sport individuel, mais la réalité est très différente. Évidemment, la majorité des entraînements s’effectue seul, sur home trainer, à l’abri des regards… et de la lumière. Mais le vélo est avant tout une histoire d’hommes (ou de femmes) et d’amitiés. Chaque sortie en groupe donne lieu à d’interminables discussions, souvent à deux de front. Les non-initiés y verront un manque de respect/soumission envers les autres utilisateurs de la route ; ces excités du bulbe (et du klaxon) n’y voient pourtant rien à redire quand ils suivent un tracteur de 2,50m de large, mais c’est un autre débat… Ca parle cyclisme bien sûr, matériel de vélo, mais pas que. Entre deux discussions sur le dopage mécanique ou le prochain Tour de France, nous refaisons le monde en pédalant à l’air libre. Tous les âges et toutes les catégories sociaux-professionnelles se côtoient. Le cyclisme est une passion qui coûte cher, la plupart des cyclos sont donc des personnes plutôt aisées, certes, mais on trouve de tout dans un groupe. Cette mixité est très agréable !

En plus de nos discussions et (pour la plupart d’entre nous…) de notre amour pour la nature, nous partageons les mêmes difficultés liées au parcours. La distance ne change pas, la pente non plus. Ceux qui grimpent doucement ne souffrent pas plus/moins que ceux qui avalent la pente à des allures folles. En montagne, chaque dépassement donne lieu à un regard bienveillant, un encouragement, parfois même une tape sur l’épaule. Nous ne portons pas le même maillot, mais nous avons la même passion… et vivons les mêmes galères ! En haut des cols, les stigmates sont les mêmes, les sourires aussi. Nous savons tous ce que cela fait d’avoir mal au derrière après plusieurs heures de selle ou d’avoir les jambes qui piquent à la sortie d’un raidard. C’est pourquoi tous les cyclistes se respectent, quel que soit leur niveau. Je ne connais pas d’autres sports qui rassemblent autant ceux qui le pratiquent. Loin de moi l’idée de prétendre que nous faisons le même sport que les coureurs professionnels, mais je suis certain qu’ils comprennent ce que nous vivons… et réciproquement !

Enfin, le cyclisme est une histoire de rencontres, d’amitiés. Grâce au vélo, j’ai rencontré Richard, François, Jef, Cédric, Guillaume, Chris et bien sûr Romain. On se suit sur Strava, on s’encourage, on roule ensemble dès que c’est possible, on se challenge aussi. Quand je pars pour une sortie à plusieurs, je mets un point d’honneur à ce que nous finissions avec le plus grand nombre. Tout le monde peut connaître une défaillance, mais hors de question de lâcher un coéquipier dans la pampa s’il est seul, quitte à devoir l’attendre en haut des bosses… et sur le plat. Évidemment, il n’est pas toujours possible de finir tous ensemble, mais avec des encouragements et un peu d’huile de coude, on peut soulever des montagnes… et les gravir ! Avec Romain, nous sommes rarement dans les mêmes conditions physiques et/ou morales. Je ne sais pas si le hasard fait bien les choses, mais il y en a toujours un pour motiver/entraîner l’autre. Il vous dira que c’est plus souvent lui qui s’accroche dans ma roue, mais dans les jours sans, il a toujours su m’aider à rentrer. Nous nous sommes rencontrés grâce au vélo et avons noué des liens très forts grâce à ce sport. Nos ballades, les insurmontables défis que nous avons surmonté, nos galères, parfois, renforcent chaque semaine un peu plus notre belle amitié.

Vive le vélo !